Une visite au Louvre avec des adolescents, une entreprise risquée ? Avec un conférencier passionnant, une partie des élèves apprécieront ; avec un questionnaire préparé par l’enseignant, ils seront contraints de chercher les informations pour y répondre, mais passeront sans doute à côté des œuvres, surtout si elles ne sont pas utiles pour faire le travail demandé. La pédagogie bancaire émousse considérablement la curiosité !
J’ai pris le parti de préparer les sorties scolaires avec les élèves en leur permettant de construire eux-mêmes, avec des outils numériques, la visite qu’ils feront ensuite avec beaucoup plus d’intérêt. chaque groupe d’élèves doit faire des recherches sur une oeuvre, écrire et enregistrer le texte de l’audioguide que leurs camarades écouteront dans le musée, devant l’oeuvre en question. Les modalités d’écoute ont varié au fil du temps : petits lecteurs MP3 achetés par l’établissement scolaire, téléphones portables des élèves quand ceux-ci sont devenus la norme, application Guidigo avec le triomphe des smarphones connectés pour enrichir le contenu numérique :
Cette pédagogie active mobilise les élèves. Elle entraîne également une montée en compétences des élèves, qui acquièrent des savoirs-faire numériques. Elle suppose une formation spécifique des enseignants, pas toujours à l’aise avec la manipulation de matériel numérique avec des adolescents qu’ils perçoivent comme étant plus habiles qu’eux. C’est l’objet de stages proposés par la DANE (délégation académique sur le numérique éducatif), comme celui organisé sur la notion d’environnement personnel d’apprentissage, « un ensemble d’outils ou un écosystème qui aident des apprenants à construire, organiser eux-mêmes leur apprentissage » (définition Wikipédia).
Réalisation avec des enseignants lors d’un stage EPA à Villeuve-Saint-Georges