










Les archives et la protection des données à caractère personnel sont des sujets transversaux qui ne sont pas immédiatement perçus par les agent.es d’une collectivité comme un aspect à part entière de leur travail.
Partager les éléments de contexte, présenter les règles et diffuser les procédures font partie de mes missions d’archiviste et de déléguée à la protection des données à caractère personnel. Néanmoins de par mon expérience d’enseignante dans le secondaire, et en particulier au collège, je sais qu’informer ne suffit pas à engager les personnes dans des changements de pratiques professionnelles.
Le jeu est une manière douce d’aborder des questions qui peuvent paraître arides : dans le cadre d’un événement bi-annuel, « On range ! » (une semaine de sensibilisation aux bonnes pratiques documentaire), lors de réunions de services ou au cours d’ateliers de formation du réseau des référent.es archives/RGPD, j’ai créé pour chaque session un jeu sérieux qui permet en un temps restreint de se familiariser aux principales notions de l’archivage et de la protection des données personnelles, tout en développement un esprit d’équipe et de coopération.
| 2022 #BalanceTesDonnées On range… nos données ! | 2022 Time’s up Archives RGPD Formation des référent.es archives RGPD | 2022 SOS Fantôme (escape-game) On range… nos archives papier ! |
| 2023 Plongée en eaux profondes On range… nos lecteurs réseaux ! | 2023-2024 Garde-moi si tu peux En cours de réalisation avec la Fabrique RH IDF | 2024 Plongée en eaux profondes (nouvelle version) Les bonnes pratiques de la gestion documentaire |




Réalisation de 5 parcours thématiques, dont les versions cartonnées sont empruntables à la bibliothèque Saint-Eloi. Ces parcours ont donné lieu à des promenades commentées organisées avec la bibliothèque :
Une ligne de chemin de fer qui traversait le Morvan d’ouest en est, de Corbigny à Saulieu. Réhabilité en chemin piétonnier par l’association les Chemins d’Ouroux, j’ai fait un article pour le site de l’association qui retrace les principales étapes de l’histoire de cette petite ligne d’intérêt locale : https://www.cheminsdouroux.fr/histoire/
L’exposition « Ilot Saint-Eloi : une histoire, des histoires » est le début d’une démarche pour mettre en valeur le quadrilatère situé entre les rues Erard, de Charenton, Montgallet et de Reuilly, à Paris 12e.
L’image de « cité » colle à la peau de cet ensemble de barres et d’immeubles des années 1960-1970, construit à la place d’habitations et d’ateliers des 19e et 20e siècles.
A l’époque de sa reconstruction, habitants, commerçants, artisans n’ont pas eu leur mot à dire. L’îlot Saint-Eloi est une cité par décision politique.
Les habitants relogés sur place et les nouveaux se sont mobilisés pour ranimer ce quartier, certes moderne, mais d’où commerces et activités avaient presque disparu.
Malgré une opération « table rase », l’ancien quartier de 6500 habitants et 2900 logements a laissé des traces. Les cloches de l’église sont les mêmes depuis 1856. Des caves non remblayées provoquent des crevasses dans le square Saint-Eloi et aux alentours. Des immeubles anciens ont sauvé leur peau, parfois bien intégrés aux nouveaux, parfois non.
La rénovation de l’îlot brille par sa discrétion voire son absence dans les livres sur le 12e arrondissement. Est-ce parce que « l’îlot est la honte de tout l’arrondissement, » comme le disait le député à l’époque ? Veut-on oublier que l’opération a duré plus longtemps que prévu, que les expropriations ont pris le pas sur les cessions à l’amiable, que les habitants ont réclamé des aménagements et que leur avis n’a pas toujours été pris en compte ?
L’îlot n’a pas tout dit de son passé ni de sa transformation.
Les mettre au jour, c’est le sortir de l’oubli, lui rendre son histoire et donner aux habitants, petits et grands, une base sur laquelle imaginer l’îlot aujourd’hui.
https://ilotsainteloiparis.blogspot.com/p/expositio.html
J’ai eu le grand plaisir de coordonner avec Odette Martinez-Maler le numéro double 13/14 de la revue Exils et migrations ibériques aux XXe et XXIe siècles, publiée en 2022.
Ce numéro de la revue est consacré au théâtre et à la résistance civile des républicains espagnols exilés en France entre 1939 et 1945. Dans ce contexte de contraintes maximales (camps d’internement et de concentration, Occupation allemande en France), le théâtre a pu servir de masque et de vecteur pour les activités clandestines de réfugiés (Rouges espagnols, mais aussi Juifs roumains, Belges, Polonais etc.) qui s’affrontaient au fascisme au niveau européen. Ce numéro double n°13-14 s’organise autour d’un dossier central qui présente les archives personnelles de deux républicains espagnols réfugiés en France en 1939 : Julián Antonio Ramírez et Adelita del Campo. Ces archives renseignent, en particulier, l’expérience de la troupe itinérante de théâtre animée par ces derniers au sein de la 100ème compagnie de travailleurs étrangers (CTE) de l’automne 1939 à l’été 1940 dans la région Centre puis – au sein du 662e Groupement de travailleurs étrangers (GTE) – de l’été 1940 au 31 janvier 1942 (date de la dissolution de la troupe de théâtre). Les articles de spécialistes (d’histoire, d’histoire du théâtre, d’archivistique, de littérature, d’arts plastiques) réunis dans ce numéro, précisent le cadre historique et l’enjeu politique de l’activité culturelle déployée par Julián Antonio Ramírez et Adelita del Campo entre 1939 et 1945. Ils resituent celle-ci dans le temps long, en la reliant – en amont de la Retirada – au théâtre de la Seconde République durant la Guerre civile et, plus tard, aux engagements artistiques de ces exilés durant les années 1947-1948. En écho à ce dossier central, un article final étudie comment les dramaturges espagnols contemporains évoquent l’expérience des républicains exilés en France puis déportés dans les camps nazis ; il montre comment ces auteurs inventent, aujourd’hui, un « Théâtre de la mémoire » capable de devenir un « acte de résistance contre la déshérence mémorielle » à laquelle s’est trouvée confrontée la génération des petits-enfants de ces exilés et déportés.
La rubrique « La fabrique des archives » propose, quant à elle, une réflexion sur plusieurs autres fonds d’archives privées liés à l’exil en France des Espagnols et des Portugais.
La rubrique « Du côté des publications » réunit un article de Marie-Christine Volovitch-Tavares sur l’ouvrage de Geneviève Dreyfus-Armand sur les républicains espagnols au camp de Rivesaltes D’un camp à l’autre, leurs enfants témoignent. Janvier 1941 -Novembre 1942, un article d’Édouard Pons sur la récente publication de l’intégralité des poèmes d’Antonio Otero Seco Poemas de ausencia y lejanía, par la maison d’édition Los Libros de la Herida et un compte-rendu par Óscar Freán Hernández de l’ouvrage de Ramón Villares, Exilio republicano y pluralismo nacional. España, 1936-1982.
Ce numéro comporte aussi des reproductions de six magnifiques dessins de Josep Bartolí analysés par Cécile Vilvandre Cañizares. Il est coordonné par Sandrine Saule (archiviste qui a participé au traitement et au catalogage du fonds d’archives de Julián Antonio Ramírez et Adelita del Campo déposées à la Biblioteca Valenciana Nicolas Primitiu ) et Odette Martinez-Maler, en collaboration avec Manuel Aznar-Soler et Cécile Vilvandre Cañizares.
Version numérique : https://www.cairn.info/revue-exils-et-migrations-iberiques-2022-1.htm
Des archives numérisées associées au numéro sont consultables sur le site du CERMI : https://cermi.fr/category/prolongements/
Autour de la Baleine, littéralement : autour de la fontaine en mosaïque et du square que tout le monde appelle « square de la baleine », au cœur de l’îlot Saint-Eloi.
Parce qu’au départ, c’est un collectif de parents qui se mobilisent ensemble pour l’ouverture d’une classe supplémentaire, au 27 rue de Reuilly. Et qui gagne ! Lorsqu’on a carburé intensément à l’énergie collective dans un espace public, difficile ensuite de se contenter des murs étroits de nos appartements : ainsi est née l’idée de prendre la dalle Rozanoff l’espace d’une journée, d’y partager des moments de création artistique, de la musique, des bonnes choses à manger et de la bonne humeur. Ce fut de 2002 à 2015 la fête de la Baleine, annonciatrice de l’été.
Et puis en 2014 il y a eu le jardin partagé : 750 m² de terre au milieu d’une forêt de tours, la Baleine est devenue verte, Autour de la Baleine s’est enracinée au milieu du béton. Les humains se sont mis à vibrer avec d’autres vivants : orties et sauge, millepertuis et lilas, tulipier et cèdres, érables et bouleau, scarabées, merles et mésanges, vers de terre et libellules, abeilles et bourdons…
Ensemble nous avons fabriqué un commun : nous avons nourri la terre argileuse, creusé une mare, installé un compost, fait vivre notre association, et partagé de merveilleux moments avec voisin.es, ami.es et artistes sur notre terrasse en bois, auto-construite.
Le jardin la Baleine Verte aurait pu se racornir sur son espace clos et cultiver l’entre-soi, c’est une critique régulièrement formulée. La tentation du repli est toujours un risque : la dynamique d’aménagement d’un lieu interassociatif, impulsée dès 2017 par le Claje, a au contraire multiplié les échanges avec d’autres associations et permis de continuer de tisser des liens, ces liens solidaires qui libèrent. Nous avons inventé ensemble une gouvernance singulière pour le café Maya, inauguré en 2019.
Notre bébé commun nous accueille aujourd’hui pour cette rétrospective en images de 20 ans (et même un peu plus) d’activités joyeuses et conviviales.

Et le tout nouveau site, en construction, de l’association Les chemins d’Ouroux : https://www.cheminsdouroux.fr/
Pour en savoir plus sur les haies vivantes pléchées, une technique toujours pratiquée dans le Morvan (non, ce n’est pas du folklore !) : https://www.patrimoinedumorvan.org/objets-du-patrimoine/incontournable/la-plechie-en-morvan